Ecriture du projet définitif

Projet semaine créative : Visites de structures au Maroc

Dans le cadre des médiations créatives, nous souhaitons partir au Maroc pour aller à la rencontre des professionnels du social, d’une nouvelle culture, à travers une démarche documentaire. Le Maroc nous est apparu être un pays privilégié pour cette expérience de découverte, d’abord pour l’histoire commune entre la France et le Maroc, mais aussi parce qu’il n’y a pas de barrière linguistique. Ainsi, cela nous permettra de pouvoir nous exprimer plus aisément et donc de faciliter les échanges avec la population.
Nous allons concentrer notre action sur la ville de Marrakech. En effet, celle-ci est riche en structures sociales. Par ailleurs, un projet similaire au sein de l’IRTS a été réalisé. Nous avons rencontré les membres de ce projet, qui nous ont fait part de leur réseau, nous avons donc jugé intéressant de l’exploiter. La ville de Marrakech nous paraît attractive de par son rayonnement culturel, économique et touristique.
Notre objectif général est le voyage qui comprend les préparatifs, c’est-à-dire la réalisation du projet, le voyage en lui-même, à travers la rencontre à l’autre, ainsi que le retour avec une rétrospective de notre expérience par le biais de médias.


Objectifs du projet

I. Objectifs du voyage

L’un de nos objectifs principaux à travers cette semaine de médiations créatives au Maroc est le voyage. Pendant nos trois années de formation, nous aurons peu d’opportunités de voyager en groupe à l’étranger. Ce projet nous implique dans notre formation, mais dans un cadre autre que la théorie et la pratique initiale. Pour beaucoup d’entre nous, ce changement de continent sera une première, et pour toutes, quitter le pays créera une rupture avec la vie parisienne. Aller vers l’extérieur nous apparaît comme une envie, une nécessité par rapport à notre choix de formation. Voyager comporte des aléas, notamment sur le plan financier et logistique. Pour pallier à ces risques, nous avons prévu une marge de 10% dans notre budget pour pouvoir appréhender le voyage plus sereinement. En effet, nous devrons également faire face à ce type d’imprévu dans le cadre de notre métier : l’aspect organisationnel, le travail en équipe, la cohésion de groupe, le contact avec les structures et la confrontation à des mœurs différentes.
Ce voyage nous apportera un premier aperçu qui pourra nous être bénéfique si nous souhaitons par la suite travailler dans un pays étranger. Nous pensons qu’il est important de prendre du recul vis-à-vis du pays dans lequel nous vivons pour nous rendre compte des différentes problématiques qui peuvent se poser à l’étranger. Nous nous questionnons aussi sur la place du social et l’investissement qui est mis en place dans ce domaine au Maroc. De plus, nous serons au contact de personnes aux visions et cultures divergentes, cela peut donc nous permettre d’agrandir notre ouverture d’esprit et ainsi augmenter notre tolérance vis-à-vis de nos représentations. Dans le cadre de notre avenir professionnel, nous serons amenés à rencontrer des personnes d’origine étrangère aux mœurs différentes.
En tant que travailleurs sociaux, nous nous devons de nous tenir informés des politiques sociales nationales, mais également internationales.

II. A propos de la rencontre

Le cœur du projet de notre groupe est de connaître la réalité de la question sociale dans un pays étranger comme le Maroc. Nous avons ciblé deux structures sanitaires et sociales qui sont un hôpital et un orphelinat, ainsi qu’une association qui est le « Samu Social ». Ce choix s’est imposé à nous au fil de nos réunions par le biais d’une réflexion et d’un questionnement commun.
Dans un premier temps, nous avons ciblé comme structure l’orphelinat car nous sommes toutes intéressées par la question de la protection de l’enfance. De nombreuses questions se sont imposées à nous : A quoi est due la présence d’orphelinats dans un pays où la famille tient une place centrale et même primordiale ? Quelles en sont les causes ? Quel est le regard porté sur ces enfants ? Arrivent-ils à réintégrer aisément la société ? La famille a-t-elle toujours la tutelle de l’enfant comme en France ? Comment est mis en place l’accompagnement de ces enfants et comment fonctionnent ces orphelinats ? Autant de questions auxquelles nous espérons apporter des éléments de réponses ou des pistes de réflexions.
L’hôpital nous est apparu dans un deuxième temps comme une structure intéressante. En effet, cette institution nous permettra d’avoir un semblant de vision d’une structure médico-sociale au Maroc. Nous nous demandons comment l’hospitalisation et l’accompagnement sont articulés mais aussi les conditions sanitaires et sociale de la prise en charge des patients. De plus, des questions nous sont venues concernant la prise en charge des femmes au sein des hôpitaux. En effet, du fait de l’importante place qu’occupe l’islam dans ce pays, des hommes peuvent-ils examiner et soigner des femmes ? La question de cet accompagnement aux soins corporels est déjà complexe et empreinte de suspicion en France, notamment dans le secteur de la petite enfance. Actuellement, il est encore difficilement accepté par certaines familles qu’un professionnel homme puisse accompagner à la douche une enfant. Ainsi, au Maroc, les professionnels masculins ont-ils droit de s’occuper de femmes ou encore de prodiguer les accompagnements à la toilette ?
Pour finir, il nous a semblé intéressant de découvrir l’association du Samu Social basée à Marrakech. D’une part, nous souhaitons découvrir si le mode de fonctionnement de cette association est le même qu’en France puis connaître la réalité du champ de la prévention au Maroc et les enjeux sous-jacents qui en découlent. En effet, nous nous questionnons sur l’important taux de sans-abris et sur les raisons de cette exclusion familiale et communautaire. La situation de précarité de ces personnes est-elle choisie, imposée par la famille ou bien encore la conséquence d’aléas financiers ?
Ainsi, nous espérons que ces visites et rencontres nous éclairerons sur nos questionnements, nous permettront de dépasser nos représentations et nos connaissances et donc de nous confronter à une autre réalité que notre expérience préprofessionnelle vécue en France. Nous pensons que cela nous permettrait une ouverture d’esprit et orienterait notre regard professionnel.

L’intérêt des rencontres que nous allons faire repose sur une observation au sein des établissements. Parmi les structures que nous visiterons, nous espérons avoir l’occasion de participer aux activités proposées aux personnes bénéficiant d’un accompagnement.
A travers notre rencontre avec les professionnels, nous envisageons un échange autour de nos pratiques professionnelles respectives : découvrir leur quotidien professionnel, apprendre et s’interroger sur leurs méthodes d’accompagnement, leur politique sociale, les méthodes de formation… tout cela pour enrichir nos expériences. Notre observation a pour intérêt de faire évoluer notre regard professionnel. En effet, cette nouvelle approche du social viendra alimenter nos connaissances, en vue de la construction de notre positionnement professionnel.

Notre voyage aura également pour objectif de rentrer en contact avec les habitants marocains. Après avoir fait quelques recherches, nous avons appris qu’il était délicat, voire impossible d’interroger ou de filmer des personnes. C’est pourquoi nous envisageons d’établir un carnet de bord individuel ou collectif afin de retranscrire sous forme écrite nos sentiments, émotions ressenties lors de nos multiples expériences, ainsi que nos observations sur un contexte culturel. Néanmoins, nous serons naturellement en contact avec les personnes lors de la découverte de la ville, lors d’excursions, et de l’utilisation des transports en commun. Nous allons nous diviser en sous-groupes pour  visiter les structures, cela pouvant paraître moins intrusif que de se déplacer à 9 personnes.

Dans cet esprit de retranscription, nous allons également échanger en groupe lors d’une réunion quotidienne. Au cours de ces réunions entre membres du groupe, nous aurons l’occasion d’apprendre à nous connaître grâce aux échanges sur nos expériences. En effet, au même titre qu’un groupe d’analyse des pratiques, nous pourrons prendre du recul face à ce que nous aurons vécu. Ces temps collectifs participeront à notre apprentissage de la vie en communauté comme le reste du séjour. Nous allons vivre ensemble au quotidien, sur une période d’une semaine, ce qui va nous contraindre à la vie en collectivité et nous permettre de créer une relation au sein du groupe. Au cœur de cette dynamique collective, il est probable que nous expérimenterons des situations conflictuelles, qui nous amèneront à nous interroger sur quelles concessions nous sommes prêtes à faire dans la relation à l’autre et sur la manière dont nous allons gérer en groupe ces potentiels conflits.
Ainsi, ce séjour collectif nous permettra de réfléchir sur nous-même et de nous questionner au travers différentes situations et expériences vécues, aussi bien personnellement que professionnellement.

III. Les médias

Nous allons utiliser des médiations telles que des vidéos, des photos, des entretiens et un ou plusieurs carnets de bord, pour garder un support de cette expérience à l’étranger. Nous avons choisi ces quatre médias, car ils comportent des caractéristiques et des enjeux différents :

Pourquoi la vidéo ?
Elle peut nous permettre de découvrir et mieux percevoir l’ambiance, le cadre, les interactions et les réactions des individus, les comportements… Il s’agit d’un média vivant et riche en retranscription de par les images en mouvement et le son. De plus, en visionnant les vidéos avec une prise de recul, cela va nous permettre de percevoir des faits que nous ne pouvons pas forcément apercevoir dans l’action, étant donné la perception individuelle de chacun.
Pourquoi des photos ?
C’est un média qui dégage une émotion particulière, en effet la photo a la caractéristique d’être instantanée et de dégager une impression unique, par exemple des regards, des postures ou des interactions prises dans un contexte singulier. Nous envisageons de réaliser un diaporama afin de le présenter au sein de l’IRTS.


Pourquoi un dictaphone?
C’est un média très instructif par la force des mots et leur intonation qui sont très révélatrices d’émotions particulières. La retranscription de propos permet de véhiculer des manières de penser et d’exprimer une idéologie, une culture, des représentations face aux questions posées.
Pourquoi un carnet de bord ?
Cela permet de retranscrire nos propres émotions et ressentis face aux situations vécues lors de ce séjour, ce qui engendra une prise de recul face à celles-ci et donc une prise de position personnelle face à cette expérience.
D’une part, cela nous permettra d’avoir un rendu matériel du voyage, et d’autre part, d’un point de vue pédagogique et introspectif, ces médiations pourront être des outils pour notre futur professionnel, par exemple pour mettre en place des ateliers vidéo ou photo avec les usagers.
Ces supports permettront aussi une introspection sur notre expérience et sur nous même en prenant du recul et de la distance sur ce voyage. Ce que nous entendons par introspection est tout d’abord une réflexion sur nous-mêmes et nos émotions face aux images, vidéos et paroles recueillies, tout en ayant conscience que celle-ci va se construire avant et pendant le voyage, et va perdurer ensuite. En effet, l’impact des mots et des images ne sera pas perceptible dans l’immédiat, mais se fera à travers une prise de recul une fois de retour en France. Ensuite, ce travail d’introspection nous servira dans notre future vie professionnelle, en tant que travailleurs sociaux à la construction de notre cadre de référence.
En effet, les enrichissements de ce séjour se feront pendant le voyage mais également après notre retour en métropole. Ils permettront de donner un rendu à l’ensemble de l’IRTS ainsi qu’aux financeurs. Nous avons conscience que nous rencontrerons des obstacles, notamment dus au droit à l’image, mais aussi face à une culture et des mœurs différentes. Cela peut effectivement être perçu comme un acte intrusif dans la vie des habitants, c’est pourquoi nous devrons faire preuve de tact et de distance face à la culture marocaine. Ainsi, les vidéos et entretiens devront être préparés au préalable.

IV. Nos représentations
Nous avons des appréhensions sur la différence de culture, notamment par rapport à la religion et la vision de la femme au sein de ce pays, d’autant plus que nous sommes un groupe de 9 personnes ne contenant aucun homme. Nous vivons dans un pays fondateur des droits de l’homme où la position de la femme est reconnue comme telle, à l’inverse du Maroc où celle-ci ne possède pas le même statut que l’homme. Nous allons donc être directement heurtées à cette réalité. Nous nous questionnons également sur l’impact que la religion peut avoir sur les pratiques professionnelles et dans les institutions. Nous réalisons que nous allons être confrontées à  des conditions de vie plus difficiles qu’en France. En effet, bien que Marrakech soit une ville assez riche et touristique, elle reste une ville touchée par une importante précarité. De plus, nous sommes conscientes que nous allons être confrontées à la mendicité et sollicitées par les habitants. Au sein des institutions, nous appréhendons les relations entre les professionnels et les personnes accueillies, ainsi que leurs conditions d’accueil.

oki bon travail les filles! on se voit mardi!!!! bon vikend!

Merciiiii Sam ! bisous à demain